mercredi 17 juin 2009

La playlist épicurienne de la semaine:

Un sélection un peu sombre, qui s'explique par la disparition d'un de mes amis de lycée. Epicure dit à ce propos: "Prends l'habitude de penser que la mort n'est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité."
Sur ce point la pensée d'Epicure est indépassable. Reste la question de l'absence. Et là tout se complique parce que d'un côté le souvenir rend présent à nouveau et nous permet ainsi de revivre le plaisir que nous avions à être en compagnie des amis mais, d'un autre côté, l'absence est irréelle parce que dans la nature, dans l'instant, autour de nous il n'y a que de la présence. Rien ne manque que par le travail de la conscience. Tout est donc affaire de représentation.

C'est pourquoi je me souviendrai toujours, parmi d'autres images, du jeune homme habillé d'un pantalon africain, dansant, virevoltant plutôt au milieu d'une foule médusée, composée de correspondants allemands et de leurs hôtes français, faisant cercle autour de lui alors que les esprits de Johnny Clegg et de Savuka s'était emparé de son corps. Un moment initiatique où les adolescents ordinaires que nous étions prenaient conscience de leur conformisme, du carcan constitué par le regard des autres et par des années difficiles pour apprivoiser nos corps. Pendant quelques minutes il nous montra la voie de la liberté tout autant que les obstacles pour l'emprunter. Merci Philippe.

- Burial & Four Tet - Moth (sans crainte en face de la mort)
- The Heliocentrics & Mulatu Astatke - Esketa Dance (Mulatu l'éternel où le génie du jazz éthiopien toujours inspiré par la mélancolie lucrécienne)
- The Horrors - Sea with a Sea
- Madness - Forever young (se remémorer les jours agréables c'est les revivre)
- Dr Rockit - Café de Flore (trio reprise)

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