lundi 17 août 2009

Fin de série


La série est passée
L'océan se détend en une dernière vague molle.

Née des amours tumultueuses
D'une tempête aveugle et de l'océan déchaîné
Les éléments ont enfanté cette ondulation voyageuse
Au destin tragique gravé sur le rivage.
Irréversible, fluide et éphémère
Mouvement immatériel,
Energie cinétique,
Pur et fascinant déploiement des eaux
Hantise des pêcheurs
Espoir des glisseurs

La série est passée
L'océan inspire et expire doucement
Lentement, à la surface du monde, réapparaît la réalité.

La chaleur, quelle chaleur,
Le flot éblouissant et palpable de la lumière
Et le soleil!
Soleil, Soleil, Soleil!
Marchands du temple ou adeptes illuminés
En procession indolente et paresseuse
Ils attendent tous tes bienfaits
Ils ont dévoré pour Toi les capitaines Cook
Et leurs morales épidémiques de reptiles épuisés!
Ravivées les eaux usées!
La sueur au front
Les âmes bleues
Ne vagabondent plus.
Ici est leur refuge.

La série est passée
L'océan, peau de mercure miroitante et charnue
Etire ses lèvres humides
En langoureuses caresses salées.

Les heureux élus guettent le moindre frémissement,
Un infime tremblement de la surface étincelante
Et s'apprêtent à glisser sur l'eau écumeuse,
Le corps à demi-nu, fier et transpirant de soleil.
Chaque vague est la première vague,
Parée de mille feux
Scintillante comme à la noce
Elle éveille et attache les coeurs les plus infidèles
Libère et polit les corps les plus sédentaires.
Mouvement futile, gloire inutile au rythme des pulsations intimes
De l'océan qui respire
Fluide et régulier.

Enfin l'océan se tend
En une première vague pleine de promesses.
Lentement le monde de la surface s'écoule.

M.A.

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